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Le courage du comité d’éthique du Conseil Départemental de l’Ordre de la Côte d’Or
mercredi 4 février 2009 , par Christian Portal Depuis toujours, les poursuites à l’égard des médecins hétérodoxes ont eu lieu. Pourtant, la tension semble s’être renforcée dernièrement avec les affaires les plus connues. Elles concernent les Docteurs Gardénal, Schroeder ou Groussac. Ces médecins n’ont porté tort à personne et même, leurs résultats sont excellents. Ils sont appréciés de leurs patients qui se sont organisés en comités de soutien. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins reste arcbouté sur les fameuses "données acquises de la science". On devrait d’ailleurs écrire "Science" avec une majuscule, méthode qui permettrait de comprendre qu’il n’existe qu’une science. Or cette science dont parlent les académies est une science souvent obsolète et réductionniste. Les données réellement les plus modernes que l’on trouve dans les recherches les plus avancées en physique quantique notamment, montrent que la matière telle nous la concevons est, pour une large part, une illusion. Cette matière évolue entre des états vibratoires, lumineux ou corpusculaires. Si les effets tangibles d’un coup de marteau sur un doigt ou d’une substance chimique sur un corps sont difficilement contestables, les effets d’un remède homéopathique ou d’une aiguille d’acuponcture sont plus difficiles à comprendre. Ainsi, on peut faire comme lors de l’émission de France 3 de lundi 2 février 2009 "se soigner autrement" et contester tout se qui semble étonnant parce qu’on n’a pas la curiosité de comprendre ce qui se passe. Dans le cas, par exemple du magnétisme, ceux qui ont vécu cette expérience, d’un côté ou de l’autre, ne peuvent que constater des phénomènes qui échappent à leur entendement. On ne peut pas toujours se réfugier derrière les effets placébo ou l’illusion collective qui viendrait minimiser les effets ressentis. Autre phénomène vécu lors de cette émission : l’affirmation que seuls les médecins ont la capacité à soigner, et seuls, à quelques rares exceptions, guérisseurs, ostéopathes, et dans des conditions très limitées, ils peuvent garantir efficacité et sécurité. A la limite, on pourrait accepter que les médecins soient des charlatans, pourvu qu’ils soient médecins. Cela traduit, outre la volonté de main-mise sur tout le domaine du soin, la certitude que seule la médecine occidentale a le moyen de comprendre les désordres de santé. Alors que penser des médecines chinoises, ayurvédiques, tibétaines. Rien ! Surtout si on ne connait rien sur ces sujets. Mais comme on est médecin, et que les médecins savent tout sur la santé, alors ils savent tout ce qui touche au domaine médical ! on voit bien à travers ce sophisme toute la vanité du monde médical. Pourtant en marge de cette position, qui s’apparente à celle des vieillards du Kremlin qui ne voyaient rien venir ou celle des nobles faisant la fête en 1789 devant la famine du peuple, on trouve une position surprenante et très courageuse de la commission d’éthique du Conseil de l’Ordre du département de la Côte d’Or. En effet, cette commission a écrit un texte remarquable d’ouverture et d’humanisme médical qui fait tâche dans cette ambiance très restrictive. Le texte est paru sur le site de l’association Action, Santé, Libertés. Il commence par reconnaître : « que des médecines différentes reçoivent de plus en plus d’échos favorables dans l’opinion et que l’institution ordinale se trouve dans une position inconfortable, entre le respect du libre choix des patients et la mission de repérer les frontières de l’ésotérisme », ce qui justifie de rouvrir « ce débat souvent passionnel pour mieux tracer les devoirs et les limites de chacun sous l’éclairage de la déontologie qui s’impose à tous ». Les auteurs sont bien sûr conscients qu’il faut garantir les patients contre les pratiques dangereuses. Il serait d’ailleurs bon que l’ensemble du corps médical en prenne conscience en n’imposant pas des traitements, comme par exemple des vaccins compromis dans une série de scandales sanitaires (contaminations au Nigeria, épidémie d’autisme, maladies neurodégénératives après la vaccination contre l’hépatite B, etc. Néanmoins, ils ouvrent la possibilité pour le praticien de s’appuyer sur ses connaissances et ses convictions. Suit ensuite un passage qui justifie la référence des médecins à la médecine conventionnelle, source de leur formation et de leur culture. Ce point est essentiel car il rejoint une des thèses de ce livre : le lien entre la culture et la médecine. Mais pour autant, ils indiquent, et c’est la valeur de l’expérience que j’évoquais précédemment, que les médecins sont confrontés à « des malades nous ayant rapporté les succès de confrères pratiquant une médecine étrangère à nos pré-requis ». On découvre une véritable ouverture devant la position éthique qui « consiste, soit à accéder à un savoir suffisant des préceptes régissant l’autre médecine, soit à adopter une politique tolérante vis à vis des principes que nous ne connaissons pas. Dans les deux cas, il convient de ne pas déstabiliser le patient qui a ses propres repères et qui doit en tirer profit ». Le texte rappelle également à ne pas confondre la foi dans ses convictions et le sectarisme et que, « l’entêtement, l’acharnement ne servent pas l’intérêt du malade ». Les patients ne sont pas la propriété des médecins. Le bureau départemental reconnait, d’une part, que personne n’a le monopole de l’honnêteté et, d’autre part, qu’il est bien difficile de discerner « les marchands d’illusion, les thaumaturges, les charlatans ». Les patients qui se soignaient de façon différente ont souvent dû se taire ou affronter la réprobation de leur médecin. Cette situation, dans les deux cas, leur est d’abord préjudiciable. C’est pourquoi, il est intéressant de noter que « son adhésion [du malade] à une démarche thérapeutique, quelle qu’elle soit, ne doit pas le disqualifier ». Les auteurs citent cette phrase de l’avocat de Maurice Mességué, lors de l’un de ses nombreux procès : « On reproche aux guérisseurs de ne pas être médecins, moi je reproche aux médecins de ne pas être guérisseurs ! ». Je livre la conclusion intacte car elle montre une réelle rupture. Face aux apparatchiks, une masse de médecins se débattent avec des difficultés suffisantes à l’égard de la maladie, des malades et de leurs famille, pour ne pas y ajouter des luttes stériles avec les autres thérapeutes, personnes qui partagent leur idéal, et ceci au profit des patients. « En conclusion, évitons le terme de médecine alternative. Cette épithète suggère une exclusivité tout à fait contraire à l’éthique comme au bon sens. La tolérance de l’autre a l’avantage de l’envisager sous l’angle d’une complémentarité qui, loin de consacrer une rupture entre praticiens, loin d’imposer au malade une dissimulation de ses démarches alternes, permet de préserver un contact utile et profitable à tous » [1]. Ce texte est tout simplement extraordinaire dans le contexte actuel. Je ne peux que souscrire à ces propos en ajoutant que le terme de médecine alternative est effectivement inapproprié, comme le dit le texte, mais que médecine complémentaire ne convient pas mieux, encore que dans le contexte, on ne retrouve aucunement la condescendance habituellement attachée à ce terme. Cependant, il est trop connoté pour être employé. Le terme « médecines non conventionnelles » qui est reconnu par l’Europe, est pour l’instant celui qui convient le mieux, car il suggère une autonomie et non un état de sujétion comme c’est au mieux le cas actuellement. Pour revenir au début du propos, on voit que le terme complémentaire a surtout pour fonction de limiter les actions des intervenants de la santé qui ne sont pas médecins. Cette limitation serait intéressante et même légitime si la médecine conventionnelle était réellement efficace et économiquement satisfaisante, ou si on avait pu faire la preuve que les médecines non conventionnelles avaient régulièrement posé des problèmes de sécurité. Cette limitation n’a pas d’autre fonction que de couper les ailes des thérapeutes en médecines non conventionnelles afin de confirmer leur manque d’efficacité. Il s’agit bien d’un enjeu de pouvoir. [1] Texte de la commission d’éthique, paru dans le bulletin de l’ordre départemental de Côte d’Or en janvier 2007, page 3, sous le titre : « À médecines multiples, devoir médical unique ». http://www.medecinsdebourgogne.org/Bulletin_ODM/Scan%20Bulletins/Bulletin2007_01.pdf Répondre à cet article |
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