En réponse à une question parlementaire, Nelly Olin, la ministre chargée de l’environnement, a annoncé récemment qu’un programme de travail venait d’être lancé entre l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), afin d’évaluer le risque des résidus de médicaments dans l’eau destinée à la consommation humaine. Elle a également affirmé que des campagnes d’analyses des substances médicamenteuses dans l’eau allaient être engagées avec la collaboration des agences de l’eau, en application du Programme national santé-environnement (PNSE). Des études ont en effet montré que des résidus, issus des hôpitaux et cliniques, et des médicaments vétérinaires, sont présents dans l’ensemble des sources : eaux usées, eaux superficielles, estuaires, eaux souterraines et eau potable.
Sur le salon Pollutec, Vincent Bonnement de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), a d’ailleurs rappelé qu’aucune réglementation n’existait actuellement sur ce type de polluants dits « émergents », qui ne comprend pas seulement les effluents pharmaceutiques ou vétérinaires, mais aussi ceux qui sont issus des cosmétiques comme les phtalates ou les retardateurs de flammes. « Ce ne sont pas des substances nouvelles, mais nous ne cherchions pas à identifier les risques auparavant », explique l’expert. Les recherches scientifiques sur les conséquences de ces résidus sont délicates à mener en raison de leurs faibles quantités. « Il s’agit de pollutions diffuses, qui peuvent aussi avoir des effets sur le long terme. Toutefois, on se rend compte qu’il y en a partout et que ces résidus s’accumulent dans la chaîne alimentaire », conclut Vincent Bonnement.