En effet, les pro-OGM et plus généralement, les zélateurs du progrès scientifique prétendent que la science progresse, et que s’il subsiste quelques inconvénients, ils seront réparés par les progrès inéluctables à venir.
C’est ainsi qu’on nous fait la promesse que les déchets nucléaires seront un jour recyclés. Cette promesse n’engage évidemment que ceux qui y croient. De la même façon, ceux qui annoncent ces lendemains enchanteurs seront souvent à la retraite dans quelques années et délèguent ainsi aux futures générations le soins de compenser leurs incompétences. C’est également ainsi qu’on nous fait croire depuis 40 ans à la victoire contre le cancer pour la prochaine décennie, alors que n’en déplaise aux manipulateurs de chiffres, nous en sommes toujours au même point [1].
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, nous ne cessons de progresser techniquement. Nous utilisons toujours plus de produits chimiques, en nombre et en volume, et malgré cela ou peut-être à cause, nous sommes comme dans la pièce d’Eugène Ionesco, "Amédée ou comment s’en débarrasser". Nous nous retrouvons avec des déchets de plus en plus importants à gérer et surtout légués à nos enfants pour un bien triste héritage.
Il semble que les capacités d’adaptation de la nature soient immenses, mais sans doute pas inépuisables. De toute façon, la nature ne mourra jamais ; simplement, nous n’en ferons plus partie et avec nous bon nombre d’espèces. Il existe encore une autre possibilité, c’est que subsistent quelques individus « privilégiés » ayant à vivre ou survivre dans un monde hostile.
L’autre solution, de loin la plus raisonnable, est de prendre conscience que les progrès que l’on veut nous imposer ne visent pas notre bonheur, mais bien plus sûrement le profit exclusif de quelques requins qui ne voient pas plus loin que le bout de leur goinfrerie. Normalement, si nous sommes vigilants et si comme le disent les sondages, nous ne voulons pas d’OGM, nous pouvons refuser d’en acheter et d’en consommer. Mais si par malheur, des élus irresponsables et des voyous économiques nous les imposaient, les réactions de désespoir pourraient pousser certains à des extrémités. Les aristocrates de 1789 n’ont pas vu venir la colère du peuple avant de retrouver leur tête au bout d’une pique.
Ce n’est certes pas ce que je souhaite, mais jamais dans l’histoire, un État tyran n’a pu durablement exister. C’est toujours dans le désordre, la violence et les drames, que ces régimes sont tombés. Nos élites, qui ont fait des études mais hélas, n’ont pas toujours appris l’humilité, feraient bien de s’en souvenir.