ACCUEIL >>LES PATIENTS AU CHEVET DE L’HÔPITAL
 Photos
Sur le Web
LES PATIENTS AU CHEVET DE L’HÔPITAL

mercredi 2 février 2022 , par François Rosolato


Après les milliers de suppression de lits opérés au cours de l’année 2021, en pleine
crise COVID, la situation devient plus claire : on rend responsables les citoyens du dysfonctionnement de leur système de santé alors que celui-ci provient de la politique de réduction des coûts de l’hôpital public.

Ainsi les libertés, celles de circuler, de pratiquer des activités culturelles ou sportives, de se rencontrer, de vivre ensemble, – en fait tout ce qui fait la convivialité de notre société –, sont-elles devenues des variables d’ajustement d’une politique dite sanitaire.

La vision d’Ivan Illich s’est réalisée : le système de santé, à savoir un soin apporté à des patients qui le demandent, se transforme en des consommateurs de santé en addiction avec des drogues nouvelles et, changement de paradigme, obligatoires.
La politique du Président, digne d’Ubu Roi, consiste maintenant à vouloir « emmerder les non vaccinés ». Je laisse aux psychanalystes le soin d’analyser le rôle de l’Anus Présidentiel dans ce flux fécal, nouvelle stratégie de lutte contre le virus, à moins que ce ne soit la Mère Ubu et son célèbre « merdre » qui puisse nous donner des clefs de compréhension. La bouche ne suffisant plus, l’anus prend le relais pour soumettre le peuple.

Je me permets de relever deux conséquences graves de ce changement de paradigme de notre système de santé.

Tout d’abord, – et je suis extrêmement surpris que personne ne l’ait relevé –, la disparition du secret médical, une notion fondamentale de la relation patient-médecin.

Lorsque notre ministre de la santé se permet d’apostropher le député Mélenchon devant la représentation nationale, en relevant que ce dernier a reçu trois injections de vaccin Pfizer® , personne n’a bronché devant ce spectacle effarant. Pas un député pour questionner le ministre sur sa trahison de l’éthique médicale.

Aujourd’hui, un médecin est capable de dévoiler devant la nation toute entière le statut non seulement vaccinal, mais aussi la nature du produit utilisé, ce qui n’est pas sans faire une publicité manifeste pour ce produit. De ce fait le gouvernement fait clairement la promotion, avec les moyens d’une propagande d’État, d’un produit commercial dans un but « sanitaire ».
Pourtant, il est incohérent de prescrire aux moins de cinquante ans un produit qui, s’il protège peut-être des cas graves, n’empêche pas la propagation du virus et rend donc caduque toute stratégie de vaccination de masse.

Quelle sera la prochaine étape ? Vera-t-on le Ministre de la Santé, devant la représentation nationale, dévoiler le dossier médical du candidat Mélenchon à la Présidence de la République : « À votre âge, et avec votre taux de PSA, vous avez un risque élevé de cancer de la prostate, est-ce vraiment raisonnable de vous présenter à la Présidence de la République ? ».

Pourquoi le député Mélenchon n’a-t-il pas porté plainte pour violation du secret médical ? Le deuxième point extrêmement grave du changement de paradigme auquel nous assistons est la levée du consentement. Le lien essentiel qui unissait jusqu’à présent le patient et son médecin était la liberté de prendre ou non le traitement que le médecin lui prescrivait. S’il avait confiance, il prenait volontairement le traitement indiqué, sinon il se soustrayait à une relation dans laquelle il ne voyait pas suffisamment de bénéfice.

Le gouvernement, en voulant passer outre la confiance, et la dignité du patient, a entraîné la parole des médecins dans une spirale de mensonges. Cédric Villani à l’Assemblée Nationale avait déjà exprimé ce phénomène : les français avaient en grande majorité confiance dans la parole des scientifiques, mais pas dans celle des politiques. Aujourd’hui, les français ont-ils encore confiance dans la parole du corps médical ?

La succession de mensonges d’État depuis plus d’un an a profondément changé la donne.

Ainsi, le passe sanitaire ne devait jamais devenir obligatoire dans la vie courante, il ne devait pas être utilisé au delà du 15 novembre, et aujourd’hui le passe vaccinal ne sera jamais utilisé un jour de plus que… ce que les autorités de santé estiment nécessaire !

Pour les psychanalystes, la dénégation sert souvent à exprimer un désir refoulé.
Cette séquence devient effrayante, tant les garde-fous de la démocratie semblent faillir dans une psychose collective. Aucun psychiatre ne s’est encore manifesté pour évoquer le déni de réalité qui semble gouverner le gouvernement.
Voulons nous d’un système de santé où le consentement n’est plus à la base de la relation entre le patient et le médecin ?

Pourrions-nous accepter qu’une intelligence artificielle exige de nous régulièrement des injections de produits sur la base de l’obligation et à partir de données statistiques ?

On imagine l’immense marché que représenterait la quasi suppression de l’hôpital, réduit à une peau de chagrin, au profit d’injections expérimentales, qui si elles n’empêchent pas la maladie, réduisent statistiquement le risque d’une forme grave ? Rêve de gestionnaire qui s’imagine réaliser des économies en transférant l’argent de l’hôpital, qui coûte toujours trop, vers l’industrie pharmaceutique qui, elle, rapporte à des intérêts privés.

Même le personnage de Jules Romain, le célèbre Docteur Knock, aurait été surpris par la crédulité de ses patients-clients. Seul l’État a la puissance nécessaire à l’élaboration et la vérification des statistiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si est apparue dans la propagande gouvernementale l’idée « qu’on peut discuter de tout sauf des chiffres ». Les chiffres ne seraient pas à la portée du simple citoyen ? Au contraire, il est essentiel que des contre-pouvoirs puissent s’assurer qu’il n’y ait pas eu de manipulation des statistiques.

Nous ne pouvons laisser l’expertise médicale aux mains de pouvoirs privés qui, à l’image de la certification du Boeing 737 Max par des employés de la firme supervisés par l’Administration Fédérale, conduisent à des désastres.
Les citoyens comme les médecins doivent pouvoir exprimer leurs doutes, être respectés, et ne pas être infantilisés par une bureaucratie devenue incapable de résister aux dérives de l’industrie.

Sans la condition d’un consentement éclairé pour la vaccination, nous sortons du champs de la médecine pour nous engager dans une stratégie politique. Le succès mesurable d’une politique de vaccination, – être un des pays les plus vacciné au monde –, peut se retourner bien vite contre les politiciens au cas où le vaccin ne tiendrait pas ses promesses. Les apprentis sorciers ne font pas toujours des médecins.

François Rosolato janvier 2022.

Boutons pour partager l'information

Répondre à cet article


Mots-clés de l'article
Du même auteur

François Rosolato

SPIP

Pour une médecine écologique

  Pluralisme thérapeutique  

retour au sommaire