Dossier cancer

 
  • dimanche 8 novembre 2020.
    1. Cancérologie : un moment de vérité
    2. Cancer du sein, la prévention la plus efficace
    3. Mammographie : L’échec du dépistage ?
    4. Hormone de croissance et cancers
    5. Hormone de croissance et cancer de la prostate
    6. A propos des mammographies
    7. La mammographie : le débat continue
    8. Cancer du sein : les illusions du dépistage

    Cancérologie : un moment de vérité

    Le professeur Michel Marty, coprésident d’Eurocancer 99, dénonce, dans un entretien accordé à un journaliste du quotidien « Libération » ce qu’il dénomme : « l’incohérence et l’incurie des soins anti-cancéreux » (article publié, le 2 juin dernier, sous le titre : « Cancer : Chacun soigne dans son coin. C’est du n’importe quoi !). Il répète ce que nous avait déjà confié ici deux autres cancérologues.

    Ainsi, au mois de janvier 1990, voici bientôt dix ans, le Dr Jean-Claude Salomon, responsable à l’époque de l’institut de recherches scientifiques sur le cancer, nous confiait ceci : « Pour les cancers les plus fréquents, le taux de guérison se situe entre 35 et 40 %, invariable depuis trente ans (depuis le début du siècle disent les pessimistes, sans le prouver) ».

    Et, deux ans plus tard, le Dr Dominique Belpomme, cancérologue à l’hôpital Bichat, nous déclarait ceci : « Le cancer demeure aujourd’hui un problème de santé non résolu... Que peut-on constater actuellement ? La mortalité par cancer augmente dans tous les pays industrialisés. »

    Médecines Nouvelles n°95 octobre 1999

    (voir « Médecines nouvelles » N°56 et 64).


    Cancer du sein, la prévention la plus efficace

    Le professeur Henry Joyeux est l’un des seuls cancérologues en France à mettre, depuis de nombreuses années, ses lecteurs et ses confrères en garde contre les effets secondaires à long terme des traitements hormonaux qui sont dispensés aux femmes sur des périodes de vie de plus en plus longues. Il vient de publier un livre intitulé : « Prévenir les cancers du sein » aux éditions François-Xavier de Guibert, dans lequel il réunit les études cliniques les plus récentes montrant que les oestrogènes sont l’une des causes les mieux connues du cancer du sein qui frappe chaque année 30 000 femmes d’âge jeune et 200 hommes. Une vie de femme « sous hormones »

    De la puberté à la ménopause, on propose aux femmes de consommer des hormones, sans leur faire prendre conscience qu’il s’agit de médicaments puissants consommés le plus souvent sans être malades. Ils ne peuvent donc pas avoir d’effets thérapeutiques, et les « bénéfices sociaux » que les couples leur reconnaissent peuvent aussi s’associer, à plus ou moins long terme, à des inconvénients pour la santé.

    La contraception des adolescentes : Dès la puberté, la pilule est souvent consommée pour des raisons contraceptives.

    Alors que le préservatif serait suffisant, la plupart des campagnes d’information visent à promouvoir l’association de la pilule et du préservatif comme une double sécurité : la pilule contre la grossesse et le préservatif contre le sida. (Plus de 30 % des femmes demandant une I.V.G. évoquent comme raison un échec du préservatif. Ces constatations ont conduit les gynécologues à inciter les femmes à utiliser une double protection : préservatif contre le sida et pilule contre la grossesse... Cette proposition est surprenante, quand on sait que le préservatif est fait pour arrêter le passage d’un spermatozoïde, alors que le virus du sida est lui-même 500 fois plus petit. Que sait-on sur la fiabilité réelle des préservatifs ayant la norme française ou européenne ?) De plus, la pilule augmente le risque de maladies sexuellement transmissibles (M.S.T.) par le fait que c’est une hormone stéroïde, réductrice d’immunité locale et, peut-être, d’immunité générale.

    Associée au tabagisme, elle augmente le risque de cancer du col de l’utérus qui est aujourd’hui considéré comme une M.S.T. Tabac et stéroïdes sont des réducteurs d’immunité. Récemment en Angleterre. une patiente. atteinte d’un cancer de l’utérus a assigné en justice son médecin qui lui avait prescrit la pilule, qu’il la savait tabagique.

    Ce que les femmes ne savent pas sur la pilule concerne son efficacité mensuelle : elle arrête, plus ou moins complètement, l’ovulation : elle donne des cycles artificiels.

    Ses effets immédiats sont les suivants : suppression de la libido cyclique ovulatoire, nervosité, irritabilité, anxiété, parfois prise de poids, hirsutisme correspondant à l’apparition d’un fin duvet sur les joues.Entre 1968 et 1988, l’incidence du cancer du sein est passée de 60 à 86 cas pour 100 000 femmes.

    Si l’on ne peut pas accuser la pilule de provoquer directement le cancer du sein, on peut cependant la suspecter, comme beaucoup de publications scientifiques - peu médiatisées par les laboratoires pharmaceutiques - le montrent, d’être un co-facteur de la promotion du cancer du sein.

    D’autres types d’hormones sont également prescrites, lorsque la pilule a été tellement efficace qu’elle a bloqué longuement l’ovulation. Force est alors de recourir aux hormones stimulant l’ovulation.

    Il existe actuellement un doute très important concernant des risques de promouvoir un cancer de l’ovaire avec de tels médicaments.

    Ainsi, le risque d’infarctus est multiplié par quatre.

    A la ménopause : C’est un fabuleux marché qui s’ouvre aux laboratoires pharmaceutiques.Ce que les femmes savent moins, ce sont les risques vasculaires secondaires à ce traitement hormonal substitutif (T.H.S.).

    En octobre 1996, trois articles et une lettre du « Lancet » montrent le risque de thrombose veineuse, en particulier de phlébite. Les produits hormonaux utilisés comme traitement substitutif sont identiques - du moins très voisins - des oestro-progestatifs de la pilule. Aussi, n’est-il pas étonnant que les complications observées avec la pilule soient les mêmes à la ménopause.

    Le plus haut risque de développer un cancer du sein se situe chez les femmes qui reçoivent des oestrogènes depuis environ 10 ans et les chercheurs ont remarqué que les risques de cancer du sein étaient majorés avec en plus des oestrogènes, la prise de progestérone...

    Le risque cancer du sein est multiplié par 4,4 après six ans de traitement substitutif.

    Il semble que les oestrogènes dits « naturels » - provenant d’urine de cheval - provoquent moins de risque de cancer du sein que les oestrogènes synthétiques très utilisés en Suède.Le Dr Olav Meirik, chef du service de recherche épidémiologique et de santé génésique de l’O.M.S, reconnaît ce que peu de médecins ou spécialistes osent dire : « La possibilité d’une légère augmentation du risque de cancer du sein constitue l’un des nombreux facteurs de risque dont il faut tenir compte lorsqu’on choisit une méthode contraceptive hormonale. »Professeur Henri Joyeux

    Résumé d’un article paru dans Médecines Nouvelles n°94 août 1999


    Mammographie : L’échec du dépistage ?

    En médecine, les avancées technologiques les mieux établies ne sont pas toujours synonymes de progrès thérapeutique. Ainsi, depuis une vingtaine d’années les cancérologues s’imaginaient qu’en dépistant plus précocement les cancers du sein par mammographie, ils allaient réussir à faire baisser leur incidence et leur mortalité. Cet espoir vient d’être réduit à néant par une étude danoise.

    La conclusion est sèche. En termes de mortalité, une politique de dépistage du cancer du sein « ne serait pas justifiée ». C’est le mot de la fin, pour le moins inattendu, d’une importante étude danoise que vient de publier la revue médicale The Lancet datée du 8 janvier 2000.


    Hormone de croissance et cancers

    Les Etats-Unis, avec l’aval de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont commencé d’appliquer des mesures de rétorsion douanières contre l’embargo, décrété par l’Union européenne, sur le bœuf aux hormones.

    L’implantation d’hormones de croissance sur les oreilles des bovins permet de gagner 50 dollars de plus par tête, soit 10 %. Le gouvernement fédéral américain a refusé qu’il soit spécifié que la viande estampillée par l’USDA (département de l’agriculture américain) était traitée aux hormones, seule garantie pour le consommateur

    (Le Monde, 29 juillet 1999).


    Hormone de croissance et cancer de la prostate

    La fréquence du cancer de la prostate dans la population a augmenté de 180 % depuis 1950, pour devenir le plus commun chez l’homme non fumeur avec 185 000 cas et 39 000 décès pour l’année 1990 [aux Etats-Unis]. Ce qui s’explique à la fois par les traitements contre le vieillissement avec l’hormone de croissance et par la pollution de la viande bovine. Une étude détaillée conclut que le lait traité à la HCBr diffère du lait naturel dans sa composition chimique, sa valeur nutritive, ses caractéristiques pharmacologiques et immunitaires, en plus d’être contaminé par du pus et des antibiotiques résultant des mammites provoquées par l’hormone recombinante.
    Hormone de croissance et cancer du sein

    Les femmes dont le sang contient légèrement plus d’IGF-1 (induit par l’hormone de croissance dans l’alimentation) ont jusqu’à sept fois plus de risque d’avoir un cancer du sein lors de la préménopause. Des travaux ont montré que l’IGF-1 est un puissant stimulateur de la croissance des cellules mammaires humaines en culture, et, qu’en bloquant l’autodestruction programmée des cellules cancéreuses, elle favorise leur prolifération. Ces hormones présentes dans la viande présentent donc un risque réel pour le consommateur (Santé et protection des consommateurs, CEE, 17/5/99).

    Pour en savoir plus : http://www.transnationale.org/dossiers/alimentation/hormones.htm

    Pierre PICARD « Votre santé » n° 38 novembre 2002


    A propos des mammographies

    Une étude, réalisée au Canada entre 1980 et 1985, a porté sur 50 430 femmes d’une quarantaine d’années. La moitié des participantes ont subi une mammographie annuelle, tandis que l’autre moitié a été examinée manuellement, au même rythme, par une infirmière ou un médecin.

    En 1996, 592 femmes du groupe auquel on imposait une mammographie chaque année avaient développé le cancer du sein, et 105 en étaient mortes. Dans le groupe des femmes suivies par des examens manuels, un cancer a été diagnostiqué chez 552 femmes et 108 sont mortes de la maladie.

    Cornelia Baines, professeur de santé publique à l’université de Toronto et coauteur de l’étude a déclaré : “La différence entre le groupe subissant un contrôle annuel et l’autre groupe n’est pas significative sur le plan statistique.” On peut donc en conclure qu’une mammographie annuelle ne réduit pas le risque de cancer du sein chez les femmes de moins de 50 ans.

    Cette étude est intéressante à deux niveaux. D’une part, si les examens manuels sont tout aussi efficaces, pourquoi ne pas faire l’économie d’un bombardement radiologique annuel plus coûteux et dont on sait qu’il n’est pas sans risque. D’autre part, ces résultats confirment la valeur de l’examen clinique traditionnel, basé sur les sensations tactiles (et également la vue, l’odorat) du médecin ainsi que sur son intuition.

    Pierre PICARD « Votre santé » n° 38 novembre 2002


    La mammographie : le débat continue

    Un programme structuré de prévention du cancer du sein par mammographie sauverait bel et bien des vies, même si les résultats générés par cet examen ne seraient pas toujours entièrement fiables.

    Au Danemark, des chercheurs ont découvert que lorsque toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans habitant une région donnée sont systématiquement invitées à subir une mammographie de dépistage, les cancers détectés sont généralement beaucoup moins avancés et donc plus faciles à traiter. Ainsi, l’incidence de cancer du sein de stade II ou plus au moment du diagnostic était de 43 %, contre 65 % dans les régions où ce programme est moins bien structuré.

    Les résultats de cette étude ont été rendus publics lors de la 12e conférence européenne sur le cancer. Les auteurs croient que leurs résultats viennent confirmer l’utilité de la mammographie, qui est remise en doute depuis la publication récente de deux articles dans le journal The Lancet(1,2) .

    Toutefois, une autre étude, celle-là publiée dans le Journal of the National Cancer Institute, en est dernièrement venue à la conclusion que les mammographies effectuées au Canada et aux États-Unis génèrent davantage de résultats « faux positifs » qu’ailleurs dans le monde. Le nombre de mammographies jugées anormales était de 2 % à 4 % plus élevé en Amérique du Nord, sans qu’il y ait augmentation correspondante de nombre des cancers du sein détectés.

    De façon concrète, cela signifie qu’un peu moins de 5 % des Canadiennes qui ont appris que leur mammographie montrait un résultat anormal souffraient effectivement d’un cancer.

    Jean-Benoit Legault - Réseau Proteus

    D’après Medscape et Presse canadienne ; 17 et 25 septembre 2003.

    1. Gotzsche PC, Olsen O. Is screening for breast cancer with mammography justifiable ? Lancet 2000 Jan 8 ;355(9198):129-34.

    2. Olsen O, Gotzsche PC. Cochrane review on screening for breast cancer with mammography. Lancet 2001 Oct 20 ;358(9290):1340-2.


    Cancer du sein : les illusions du dépistage

    La Recherche numéro 395

    La Recherche consacre 5 pages aux « illusions du dépistage » du cancer du sein. Le magazine rappelle que « le dépistage organisé du cancer du sein permettrait de réduire de 25 à 30 % la mortalité par ce type de tumeur ».

    La Recherche indique : « Faux, répondent plusieurs enquêtes épidémiologiques ».

    Le mensuel note de plus que « la mortalité par cancer du sein a très peu diminué depuis 20 ans », alors que « les cas diagnostiqués, eux, explosent ».

    La Recherche ajoute que « des experts soulignent par ailleurs les effets pervers [du dépistage]. Il conduirait à détecter et à traiter des tumeurs mammaires qui n’auraient pas mis la vie de la patiente en danger ».

    Un article du site : Pour une médecine écologique
    https://medecine-ecologique.info/article.php3?id_article=261