Pour ceux qui l’ignore encore, je suis professeur d’éducation physique depuis 35 ans et j’observe, dans mon métier, les mêmes principes réductionnistes que ceux qui sont à l’œuvre en médecine et en agriculture. Cela m’a conduit, dans un premier temps, à proposer une approche écologiste afin de promouvoir une autre façon de comprendre la vie et, ainsi, une autre façon de concevoir le soin.
La démarche écologiste ayant un caractère universel, elle peut également s’appliquer à la compréhension d’une démarche (...)
Une petite réaction, non pas sur l’intégralité de cet article, auquel j’adhère globalement, mais juste par rapport au passage précis concernant l’apprentissage des langues, auquel j’adhère tout particulèrement !
Ne s’agit-il pas de ce qu’on appelle la propédeutique : qualité de ce qui facilite l’apprentissage ?
Concernant l’apprentissage des langues, on constate aujourd’hui une prédominance de l’anglais qui, moi, m’inquiète beaucoup. Cette langue d’apparence facile, mais qui ne l’est pas du tout sous bien des aspects, est considérée comme incontournable pour la communication internationale. Or, non seulement, elle n’a pas les qualités requises pour jouer ce rôle, mais elle génère beaucoup d’inéquité et de discrimination dans les débats internationaux, sur le marché de l’emploi, etc. Ne pas maîtriser l’anglais aujourd’hui est un motif d’exclusion et il est convenu que c’est un signe de fermeture volontaire ou involontaire de la part de celui ou celle qui ne développe pas cette compétence. Pourtant, nous sommes tous inégaux face à cet apprentissage, notamment du fait du contexte linguistique dans lequel on prononce ses premiers mots. Plus la course contient d’obstacles, plus il y a de distance entre les coureurs à l’arrivée. Et effectivement, il y a actuellement un acharnement à l’apprentissage de l’anglais, invitant les personnes non anglophones natives à concentrer tous leurs efforts là-dessus, écartant la vérité la plus élémentaire selon laquelle, plutôt que de s’acharner sur une langue, il vaut mieux développer son "muscle de l’apprentissage des langues" en en étudiant plusieurs.
Un merveilleux outil existe pour cela, que l’Éducation nationale rejette obstinément malgré les nombreuses études montrant sa pertinence. Il s’agit de l’espéranto. Cette langue est conçue de manière à respecter le processus naturel de formation du langage. Elle sollicite un usage très équilibré des cerveaux droits et gauches. Elle évacue les complications du genre "exceptions", "tableau de conjugaison", "déclinaisons", etc. Elle peut se maîtriser en un an avec un très grand plaisir dû à sa facilité et son adaptation à notre pensée. L’espéranto offre ainsi la possibilité de séjours linguistiques enfin réellement ouverts à l’international et non fermés sur l’anglophonie, donc la possibilité de choisir les langues que l’on souhaitera approfondir par la suite.
L’espéranto est-il une utopie ? Oui, au sens noble du terme : c’est un projet qui soulagera considérablement l’humanité des nombreux efforts et investissements actuellement fournis pour traiter le problème du multilinguisme avec des coûts exorbitants, des résultats médiocres et des "échecs scolaires" traumatisants.
Je vous invite à lire "Le défi des Langues, du gâchis au bon sens", de Claude Piron, éd. L’Harmattan.