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L’obligation de subir nous donne le droit de savoir. (Jean Rostand)

dimanche 25 février 2007 , par Jean-Pierre EUDIER


Cette semaine, dans la précipitation de la fin de la session parlementaire, nos députés ont examiné et adopté le projet de loi après modifications par le Sénat en deuxième lecture, réformant la protection de l’enfance - n° 3683 (Mme Valérie Pécresse, rapporteure).

S’il est nécessaire de mettre en place un outil juridique pour lutter contre les sectes, il est regrettable que nos parlementaires instrumentalisent des actes médicaux (Transfusions sanguine Art 25 et surtout vaccination Art 27 qui, au titre des articles L. 3111-2, L. 3111-3 et L. 3112-1 du code de la santé publique, puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende toute personne qui refuse la vaccination pour ses enfants ou qui manifeste la volonté d’en entraver l’exécution) comme arme de lutte contre les dérives sectaires et ce en totale contradiction avec les recommandations de la Société Française de Santé Publique (www.sfsp.info ) comme il a été débattu au cours de l’audition publique sur la levée des obligation vaccinale par le BCG sur les enfants qui s’est tenue les 13 & 14 novembre 2006.

La lecture du compte rendu de la commission est très révélatrice de l’absence de base scientifique de telles décisions et de l’obscurantisme dans lequel s’enferment chaque jour davantage nos représentants au parlement (http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2006-2007/149.asp) .

Pourtant de nombreuses études émettent des signaux d’alarme sur ce sujet, remettant en cause leurs fondements scientifiques ou constatant ou annonçant des catastrophes sanitaires sans aucune mesure avec les dangers sensés être évités par ces produits. Pendant que l’on joue avec notre avenir et celui de nos enfants et que des millions de parents se posent des questions et se battent, face à l’hystérie prescriptrice des institutions médicales de plus en plus instrumentalisées par les labos, pour préserver leur droit à être informés et à se vacciner comme il l’entendent (http://www.infovaccin.fr/).

Pour "les cas d’urgence" dont l’exemple type est le refus de transfusion sanguine par les témoins de Jéhovah. (Qui d’ailleurs n’ont aucune opposition aux vaccinations), le cas est prévu par la loi Kouchner : en cas d’urgence le médecin est autorisé à passer outre le refus des parents (ou tuteur). Dans le cas individuel il n’y avait donc rien de plus à prévoir comme l’a reconnu au cours du premier débat à l’Assemblée un député chirurgien.

Pour l’urgence collective comme une épidémie dont les exemples types seraient la variole ou une pandémie grippale, c’est prévu par la loi du 9 août 2004 qui prévoit la possibilité de rendre obligatoire une vaccination à l’échelon départemental, régional ou national. On peut dire que c’est le pendant "collectif" de la clause "urgence" de la loi du 4 mars 2002.

Tout cela était suffisant et le plus raisonnable en matière d’obligations vaccinales serait de les réserver à ces situations graves et de les supprimer pour des vaccinations comme le BCG et le DTP alors que le tétanos n’est pas contagieux et qu’il n’y a plus de polio dans toute la zone Europe (il en reste encore au nord de l’Inde, de l’Afghanistan, du Pakistan, du Nigeria), et plus de diphtérie en Europe de l’Ouest. Nous ne sommes plus en 1945.

Le fait de tenter d’exercer une telle pression sur les familles ne peut que conduire les médecins à signer plus facilement des contre-indications et à exacerber l’opposition aux vaccinations en lui offrant sur un plateau une tribune permanente. Et même si les familles qui refusent les vaccins acceptaient quand même le DTP ce serait sans la coqueluche et pas de ROR etc alors que les épidémiologistes seraient tous d’accord pour dire qu’à choisir, il vaudrait mieux qu’ils aient les autres vaccins plutôt que le BCG ou contre la diphtérie et la polio qui n’ont pas d’intérêt épidémiologique

Aujourd’hui, en diffusant de tels propos, je suis un délinquant mais "Qui ne gueule pas la vérité quand il connaît la vérité se fait le complice des faussaires et des menteurs" disait Charles Peguy

Ces dérives, indignes d’un pays moderne comme la France, sont inquiétantes


Commentaire de Christian Portal

Cet article appelle deux commentaires :

  1. Tout d’abord, et même si c’est actuellement politiquement incorrect, je crois important de poser sérieusement le problème des sectes. Il semble acquis pour tout le monde, citoyen, politique, que les sectes sont nocives et qu’il faut lutter contre. Mais enfin quelle négation du libre arbitre et de la liberté des citoyens ! Tant que la sécurité des individus et surtout celle des enfants n’est pas engagée, en quoi a t’on besoin de se mêler des choix privés ? Le problème est que sous couvert de sécurité, l’État et peut être les lobbies qui le soutiennent s’arroge le droit de définir que tel choix alimentaire, thérapeutique ou éducatif est dangereux. Il y a là un problème fondamental à débattre autour de la dialectique reposant à la fois sur la liberté et la responsabilité. Je n’ai pas de réponse tranchée sur cette question, mais on ne doit plus pouvoir réduire la liberté des citoyens sous prétexte que tout le monde ne comprend pas les modes de vie choisis.
  2. Le deuxième problème repose sur une éventuelle obligation vaccinale fondée sur des circonstances exceptionnelles. Le titre même de l’article contient un paradoxe. Le droit de savoir face à l’obligation de subir ne peut qu’engendrer de l’angoisse et de la frustration. Le livre de Thierry Janssen est sur ce point très clair. Il est extrêmement mauvais d’être dans une situation émotionnelle défavorable. Cela conduit le plus surement à la maladie en faisant chuter l’immunité.

Pour conclure, j’inverserai la citation de Jean Rostand ; L’obligation de savoir nous donne le droit de choisir.

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