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Quelles évaluations nous propose t’on ?
Ou les dérives d’une évaluation scientiste appliquée à l’intimité de la guérison !

mercredi 12 avril 2006 , par Christian Portal


Plusieurs rapports ont fleuri récemment sur une étude faite par des chercheurs améicains affiliés à l’université d’Harvard.

Après l’article du Monde"
 [1]
, PasseportSanté.net publie également un article sur le même sujet : http://www.passeportsante.net/.
 [2]

Commentaires

Cette étude appelle un certain nombre de réflexions. Comment une pensée rationaliste peut elle faire appel à un de domaine de croyance pour établir une corrélation avec une hypothétique guérison ? On ne peut s’empêcher de penser que cette étude n’a pas d’autre but que de tordre le cou aux différentes pratiques de prière qui apparaissent çà et là aux États Unis, dans différents hôpitaux. On constate cette situation paradoxale dans ce pays, qui fait coexister La croyance irrationnelle en Dieu, et l’efficacité et un pragmatisme rationaliste placé au premier rang des vertus. Il semble qu’ils restent partagés entre l’intimité religieuse propre à la culture américaine et une rigueur scientifique qui ne peut s’accommoder de tels à peu près méthodologiques.

Avant d’étudier les effets de la prière, il est indispensable de répondre à quelques interrogations.

Qu’est ce que la prière ? On peut la définir comme le fait le Monde "cet acte de religion par lequel on s’adresse à Dieu pour l’implorer ou pour l’adorer", mais il reste que cet acte peut servir une "requête", pour soit ou pour autrui, ou peut avoir un caractère plus fortuit, comme d’influer sur l’état émotionnel de la personne. Dans cette dernière acception, la prière pourrait se rapprocher de la méditation.

Maintenant, comment étudier les effets de la prière sans savoir ce que "font" les personnes qui prient ? En principe, en science, on s’efforce de cadrer l’objet d’étude, or personne n’a défini le protocole exact de la prière. Personne n’a défini quand et comment on considère que la prière est "réussie". Comment dans ces conditions, s’assurer de la "qualité" de la prière, et ainsi obtenir un minimum de caractères communs à toutes les prières.

On voit aussi dès cette étape du raisonnement combien il était illusoire avant toute étude, d’envisager un quelconque résultat. Car positif ou négatif, le résultat est significatif d’une action. Mais à quel niveau se situe t’il ? Par quel médium la prière agirait elle ? A défaut d’avoir une hypothèse minimum, cette question n’a pas de sens.

Dans le cadre des sciences dures, il est inenvisageable de concevoir une action directe de la prière sur le malade. Ou alors, il faudrait imaginer des liens d’action que la science n’a jamais conçu. Si donc une action a eu lieu, la raison la plus plausible réside dans l’impact émotionnel lié à la compassion et l’empathie en direction du malade.

Du simple point de vue du bon sens, on comprendra, ce que les chercheurs ont compris après l’étude, que de savoir que l’on va prier pour lui, peut avoir un effet angoissant sur le malade. On peut aussi imaginer du fait de l’intimité de la prière comme de celle de la guérison, que l’éclairage nécessaire à l’étude ne peut que perturber le psychisme du malade. Il peut être également angoissant pour le malade de savoir que des inconnus prient pour lui. Serait ce la même chose si c’étaient des proches ? En médecine chinoise, on sait que le doute est une émotion qui affecte le coeur ; on trouve en particulier beaucoup de pathologies cardiaques chez les professionnels qui ont à faire face au doute. Les professions médicales sont particulièrement touchées. Ce paramètre est, à lui seul, une cause de contestation de l’expérimentation.

Nous l’avons vu, en l’absence du début d’une hypothèse quant à l’action de la prière, pourquoi n’a t’on pas testé le protocole suivant : annoncer la prière, mais ne pas la faire. Cela aurait permis de tester différemment les effets de la prière de ceux de l’annonce.

On voit donc que cette étude est très contestable scientifiquement, mais aussi éthiquement. On va clairement dépenser beaucoup d’argent pour une étude qui ne semble avoir d’autre but que de discréditer une pratique qui commence à prendre trop de place dans la pensée médicale américaine. On a vu de nombreux hôpitaux qui recourent à ces méthodes, mais aussi le NIH en tester les effets, mais également ceux de la méditation. D’ailleurs, la publication de cette étude faite aux travaux réalisés sur le Dalaï Lama et sur des experts tibétains de la méditation.

Commentaires sur les méthodes d’évaluation des thérapeutiques subtiles ?

Le problème se pose en particulier pour l’évaluation des médecines non conventionnelles. Hormis le problème de mauvaise foi scientifique, comme dans le cas de la prière, qui reste un obstacle considérable, la difficulté essentielle est celle de la rupture culturelle. En effet, comment analyser un processus thérapeutique sans rentrer dans le système culturel qui l’a engendré ?

La science moderne pense qu’elle maîtrise l’ensemble des vérités, ce qui l’a conduit à rejeter tout ce qu’elle ne comprend pas. Même pour une situation "facile" comme l’homéopathie, on se rend compte qu’il y a une incapacité à comprendre la possibilité d’un effet thérapeutique dès lors qu’un produit actif devient absent du remède, ce qui est le cas dès les moyennes dilutions et à fortiori pour les hautes. Pourtant on trouve aux confins de la physique et de la biologie modernes la théorie des champs morphogénétiques qui sans expliquer l’homéopathie en ouvre tout de même des perspectives de compréhension.

On voit même des médecins orthodoxes qui ont trouvé le créneau des médecines "complémentaires" comme le Dr Edzard Ernst [3]qui cantonne les médecines non conventionnelles dans des limites très "raisonnables". Dans cette situation, le terme "médecines complémentaires" est loin d’être innocent.

Quelles réponses pouvons nous trouver ?

C’est précisément l’exemplarité de cette enquête sur la prière qui conduit le groupe de travail pour une médecine écologique dans la commission santé des verts à exiger des méthodes d’évaluation respectueuses des pratiques.

Il nous apparaît également que les évaluations doivent suivre la reconnaissance de celles-ci, car les résultats sur les populations sont les indicateurs les plus intéressants, même si on ne doit pas négliger le désir un peu puéril et suffisant de la science occidentale moderne de vouloir tout expliquer. C’est pourquoi nous resterons fermes sur cette question ; les évaluations feront suite à la reconnaissance des médecines non conventionnelles, ou à tout le moins, à un moratoire des poursuites, ce qui permettra une étude épidémiologique de grande ampleur sur les populations traitées.

Boutons pour partager l'information

[1La prière serait dangereuse pour la santé

Article publié le 07 Avril 2006, Par Jean-Yves Nau, Source : LE MONDE

Extrait : The American Heart Journal, la bible mensuelle de la cardiologie, publie dans sa livraison d’avril une étude qui évalue le rapport bénéfice-risque de la pratique de la prière. Ce travail est signé de seize praticiens dirigés par les docteurs Herbert Benson et Patricia L. Hibberd. S’il s’agit bien ici de prière - cet acte de religion par lequel on s’adresse à Dieu pour l’implorer ou pour l’adorer -, il faut préciser qu’il s’agit de prières collectives effectuées pour le bénéfice potentiel de tierces personnes."

[2Extrait de l’article de PasseportSanté :

"Pour leur étude, les chercheurs ont recruté environ 1 800 patients en attente d’un pontage coronarien et les ont divisés en trois groupes. Le premier groupe savait avec certitude qu’on prierait pour lui. Des gens priaient aussi pour les membres du second groupe tandis que personne ne priait pour ceux du troisième, mais ces deux groupes avaient été laissés dans l’incertitude à ce sujet. Ils savaient simplement qu’on prierait peut-être pour eux.

Trois groupes de prière -deux catholiques et un protestant- ont été mis à contribution. Pendant 14 jours, ces chrétiens demandaient, dans leurs prières d’une durée de 30 secondes à quelques heures, que l’intervention chirurgicale soit couronnée de succès et que le rétablissement soit rapide et sans complications. Ils ont déclaré avoir prié d’une à quatre fois par jour.

Les résultats obtenus sont étonnants : 30 jours après l’intervention chirurgicale, 58,6 % des patients qui savaient avec certitude qu’on avait prié pour eux avaient été victime d’une complication (qu’elle soit neurologique, respiratoire, cardiaque, rénale, etc.) contre 50,9 % chez ceux qui n’avaient pas bénéficié de prières et 52,5 % chez ceux qui n’étaient pas assurés que quelqu’un avait prié pour eux. Une telle différence est jugée significative."

[3Il est titulaire d’une chaire en médecine complémentaire à l’École de médecine Peninsula, à l’Université d’Exeter. Il est aussi l’éditeur de la revue scientifique britannique Focus on alternative and complementary Therapies (FACT) : www.quackwatch.org [consulté le 5 avril 2006].

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