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Médecine, humanisme et tradition

dimanche 8 novembre 2020 , par Christian Portal


Médecine, Humanisme et Tradition

Conférence présentée par Patrick Shan au Congrès Mondial de Médecine Traditionnelle Chinoise, Paris, le 2 Octobre 2005.

Patrick Shan est secrétaire de la Confédération Française de Médecine Traditionnelle Chinoise (CFMTC), membre du Conseil de l’Académie Française d’Ethnomédecine, directeur du Collectif d’Etude, de Développement et de Recherche en Ethnomédecine (CEDRE) et président de l’association HUMANITRAD.

BP 706 - 26007 Valence Cedex - France

Tél/fax. 04 75 56 69 10 Portable : 06 86 62 33 93

Courriel : patrick.shan@mac.com

Introduction

La médecine vise normalement à l’entretien de la santé, que l’OMS définit comme étant « un état de bien-être physique, mental et social ».

L’objectif de la médecine chinoise est proche de cette définition, puisqu’il est dit traditionnellement que celle-ci a pour objet de permettre aux hommes de « vivre heureux, longtemps et sans maladies ».
Tout le monde semble donc d’accord sur le fait que la médecine est une science qui s’adresse à l’être humain, et non à ses seules maladies.
Or, l’être humain est un être complexe, fait d’organes et de tissus, de sang et d’énergie, d’émotions, de pensées et de relations. Pour le cerner vraiment, la médecine se devrait normalement de l’aborder sous de multiples angles : mécanique, chimique, physique, énergétique, psychique, spirituel, social, écologique...

Tous ces niveaux interagissent, c’est pourquoi le fait de ne s’attacher exclusivement qu’à l’un d’entre eux n’apparaît guère scientifique, et pour le coup, nous prive de toute compréhension réelle du phénomène humain et de ses maladies.

Nous avons pourtant une chance. Il existe de nombreuses formes de médecines de par le monde. Des médecines millénaires, savantes, respectables, et qui ont chacune leur manière spécifique de comprendre et de soigner l’être humain. La logique voudrait que chacune de ces médecines puisse librement échanger et partager avec les autres, afin que toutes ensemble puissent contribuer par leur vision, leur savoir et leur expérience, au mieux-être de l’humanité. Au regard des statistiques sur l’évolution des maladies dans le monde, aucune d’entre elles n’a de véritables raisons de se croire au-dessus des autres, ou encore de les traiter par l’ignorance ou le mépris.

Les fondements de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) sont compilés dans un livre, écrit il y a environ 25 siècles : le Huang Di Nei Jing. Au chapitre 77 du Su Wen, il est souligné que le médecin se doit d’examiner son patient à la fois sur les plans organique, fonctionnel et psychique. Qu’il doit tenir compte non seulement de ses signes cliniques, mais également s’inquiéter de sa condition sociale et financière, de son âge, de sa « force d’âme », de ses désirs et de ses soucis. Cet ouvrage explique comment la perte d’une dignité ou d’un être aimé peut suffire à déclencher, sans autre facteur associé, une maladie dégénérative ou tumorale, et conclut en disant : « de quelle qualité est l’art du médecin qui ignore cela ? »

Vingt-cinq siècles plus tard, la question reste posée...

À propos du Nei Jing, il est intéressant de noter que cet ouvrage se présente sous la forme d’un dialogue entre l’Empereur et son médecin ; et qu’il commence par un énoncé des règles d’hygiène de vie à observer pour éviter de tomber malade.

Je retiens pour ma part deux enseignements de cette présentation :

  • La première, c’est que la médecine ne doit pas être une science hermétique connue du médecin seul, mais un savoir partagé avec le patient, seul propriétaire de sa maladie ;
  • La seconde, c’est que chaque homme se devrait d’être considéré comme un empereur, un fils du Ciel, car le Ciel entre en nous et nous maintient en vie à chacune de nos respirations. Le médecin se devrait de traiter chacun de ses patients comme s’il s’agissait d’un roi. Nous devrions consacrer plus de temps à éduquer nos patients pour leur apprendre à éviter la maladie, plutôt qu’à les laisser se droguer en silence.

La médecine traditionnelle chinoise nous offre cette possibilité. La chose la plus précieuse qu’elle puisse offrir à notre médecine occidentale moderne, c’est bien moins, à mon sens, l’apport de méthodes thérapeutiques ou de médicaments nouveaux, que l’opportunité de renouer avec notre propre tradition oubliée, celle d’Hippocrate, celle d’une médecine humaniste que nous avons perdue, les yeux un peu trop souvent rivés sur nos éprouvettes et nos microscopes.

Médecine et Tradition

Dans cette partie du monde qui a fait de la modernité sa religion, il peut sembler incongru de se fonder sur des écrits vieux de 2500 ans pour apprendre la médecine aujourd’hui. Nous devons pourtant nous demander ce qui, dans l’être humain, a vraiment changé en vingt-cinq siècles. Nos besoins physiologiques fondamentaux sont restés les mêmes. Nos états d’âmes et nos pulsions n’ont -et c’est peut-être regrettable- guère évolué. Ce que dit le Nei Jing dans son tout premier chapitre sur l’origine des maladies chez l’homme reste d’une parfaite actualité. Ce qui a changé, c’est seulement le fait que nous avons complexifié notre mode de vie, et que les maladies ont suivi, changeant de forme, de manifestation, voire parfois simplement de nom au fil du temps. Mais elles ne restent, pour l’essentiel, que variations sur un même thème.

Tant que le soleil se lèvera du même côté, tant que les saisons se succèderont à l’identique, tant que nous aurons besoin de respirer, de boire, de manger, de dormir, de faire de l’exercice, d’apprendre et d’aimer pour vivre, il n’y a guère de raisons pour que les conditions de notre santé diffèrent. Seules les conditions de nos maladies évoluent, à mesure que nous nous éloignons des lois que la nature impose à tous ses enfants. Aucune médecine n’a jamais eu le pouvoir d’éradiquer totalement la maladie chez l’homme. Au mieux, certaines ont-elles pu la contenir ; au pire, d’autres lui ont offert de nouveaux visages, en croyant pouvoir s’émanciper de la mémoire des anciens.

De tout temps, il y a eu des cultures jugées primitives par d’autres, autoproclamées civilisées. De tout temps, les premières, pour se faire admettre par les secondes, ont dû se plier à leurs normes sociologiques, culturelles et scientifiques, tout en s’éloignant à contrecœur de leur propre histoire naturelle. Même si les paroles d’un homme médecine valent bien celles d’un visiteur médical, il reste préférable de cacher les plumes et les tatouages sous le costume et la cravate, si possible eux-mêmes recouverts d’une blouse blanche, si l’on veut avoir des chances de paraître sérieux aujourd’hui.

La MTC ne fait pas exception à cette règle. Pour se faire accepter au sein de la communauté médicale internationale, elle a dû elle aussi apprendre à se mettre en « tenue civilisée de rigueur », en adoptant les standards scientifiques, techniques et expérimentaux de la médecine occidentale. Au risque d’aboutir à la croyance paradoxale, mais répandue aujourd’hui, qu’il faudrait connaître la médecine occidentale pour pratiquer correctement la médecine chinoise. Un ethnocentrisme qui ne date pas d’hier, comme l’a déjà souligné Joseph Needham dans La Science Chinoise et l’Occident.

Aujourd’hui, tout le monde se soucie de la scientificité de la médecine. Mais de son humanité, un peu moins. Il arrive qu’on se demande parfois qui, de la science ou des hommes, est au service de l’autre. Lorsqu’on connaît la part inquiétante des maladies iatrogènes et nosocomiales dans notre système de santé (28 000 décès par an en France selon le rapport 1997 du Comité de Pharmacovigilance) ; lorsque l’on voit, comme encore récemment, une firme pharmaceutique retirer brusquement du marché un médicament contre l’arthrite responsable de dizaines de milliers de morts, on ne peut que se prendre de tendresse pour ces formules de pharmacopée séculaires dont on sait qu’elles, au moins, ne fabriquent pas de maladies en même temps qu’elles en traitent. Primum Non Nocere : « premièrement, ne pas nuire ». C’est parce que ce sage précepte n’a plus cours chez nous, que certains sont allés rechercher ailleurs la philosophie oubliée d’Hippocrate.

Et c’est ainsi que nous avons choisi la médecine traditionnelle chinoise. Une médecine capable de se fonder sur des savoirs vieux de plusieurs millénaires tout en continuant d’offrir des solutions thérapeutiques nouvelles aux maladies du monde moderne. Une médecine capable de faire face à la malaria ou au cancer en alliant avec bonheur les théories d’hier et la recherche d’aujourd’hui. Une médecine capable de collaborer en bonne intelligence avec les autres médecines.

Il est un enseignement majeur que notre médecine occidentale se doit de tirer de la MTC : non seulement il n’est pas nécessaire de renier sa tradition passée pour développer une médecine d’avenir, mais l’avenir de la médecine repose sur la mémoire et l’intégration des leçons tirées du passé. Lorsque les leçons en questions ont été oubliées, il reste la possibilité de s’ouvrir aux autres traditions, qui conservent entre elles un lien profond.

Il peut, à ce propos, vous sembler étrange que ce soit un blanc, un « lao wai », qui tienne un tel discours sur la tradition, à propos d’une médecine qui n’est pas celle de ses ancêtres. Le fait est que l’Occident ne se serait sans doute jamais autant intéressé à la MTC ainsi qu’à d’autres ethnomédecines, ayurvédique et tibétaine notamment, s’il avait su conserver sa propre tradition médicale, celle dont Hippocrate posa les bases sensiblement au même moment que parut le Nei Jing. En fait, la tradition transcende les médecines. Pour avoir eu l’occasion, au cours de missions de soins dans différentes parties du monde, de côtoyer les représentants d’autres médecines traditionnelles, j’ai pu constater qu’une fois l’emballage culturel retiré, elles reposaient toutes sur des fondements conceptuels extrêmement similaires. Quoi d’étonnant à cela, puisque les lois du Ciel et de la Terre sont les mêmes pour tous ? Si chaque civilisation les a formulées avec son génie propre, ces lois n’en demeurent pas moins identiques. Qu’elles le veuillent ou non, toutes les médecines traditionnelles du monde sont cousines.

Chacune d’elles cherche à permettre aux hommes de vivre « heureux, longtemps et en bonne santé, » ou, comme le dit l’OMS, à atteindre un état de « bien-être physique, mental et social », à partir d’une vision et des moyens inhérents à sa culture.

Ce qui unit également les médecines traditionnelles, et qui les différencie de notre médecine conventionnelle, est le fait qu’elles sont moins des sciences de la maladie que des sciences de la santé.
La santé dépend de multiples facteurs, et les moyens choisis pour l’entretenir sont également nombreux, et interagissent à différents niveaux : l’organisation sociale, l’éducation, le cadre de vie, les habitudes quotidiennes, l’air que l’on respire, la nourriture que l’on absorbe, les sentiments qui nous traversent, sont autant d’éléments potentiellement thérapeutiques ou pathogènes. Confucius disait : « Le piètre médecin soigne la maladie ; Le bon médecin soigne le malade ; le grand médecin soigne la société ».

Le Nei Jing, ouvrage de base de la MTC, débute par l’énoncé des principales règles d’hygiène de vie à observer pour ne pas tomber malade, et précise que « se soigner quand on est malade, c’est comme commencer à creuser un puits quand on sent qu’on a soif ».

La médecine proprement dite n’intervient que dans une étape déjà avancée d’un processus de dérèglement, fonctionnel ou lésionnel. Même à ces stades, la médecine n’est pas toujours suffisante, et ne peut agir sans la prise en compte de l’être humain dans sa globalité.

Le savoir médical proprement dit n’est qu’une partie de la médecine. Mais être un « homme - médecine », au sens où l’entendent les traditions chamaniques (où la médecine chinoise trouve ses origines), c’est avant tout avoir une certaine façon de vivre et de voir les choses, et savoir transmettre cette vision aux autres.

La plupart des médecines traditionnelles et autochtones mettent l’accent sur les points suivants :

  • la relation étroite entre l’homme et la nature, et le respect que tout être humain doit à son environnement naturel (la terre étant souvent appelée la Grand’Mère) ;
  • la responsabilité première de chaque être humain dans l’entretien de sa santé et dans sa participation à la guérison ;
  • la nature multidimensionnelle des phénomènes : matérielle, énergétique et spirituelle ;
  • la recherche, au-delà de la santé et de la maladie, d’un sens à donner à la vie et à la mort ;
  • la pose d’un diagnostic spécifique, propre à chaque ethnomédecine, fondé sur les perceptions sensorielles (voire extra sensorielles dans les pratiques de type chamanique) du praticien ;
  • le recours à des remèdes et des procédés thérapeutiques naturels, faisant appel à la nature ou aux ressources personnelles du praticien.

Tous ces principes font partie, à son origine, de la théorie médicale chinoise, et sont exprimés au travers de ses théories fondamentales : le Yin et le Yang, la théorie des 5 mouvements, les trois trésors, l’homme et la nature.

Cette vision, la médecine des blancs l’a perdue. Ou plutôt, elle l’a progressivement restreinte au champ de ses microscopes, coupant l’homme de ses supports de vie : le Ciel et la Terre. C’est pour ne pas oublier d’où viennent le sang qui bat dans nos veines et l’air que l’on respire, que nous, Occidentaux, nous tournons aujourd’hui vers d’autres traditions, qui ont su préserver leur vision universelle des choses.
Ce n’est pas la médecine chinoise qui nous intéresse. Ce qui nous intéresse, c’est l’universalité d’une médecine traditionnelle formulée avec le génie propre à la civilisation chinoise.

Médecine et Humanisme

Alors que l’être humain se caractérise et se différencie notablement des autres espèces vivantes par sa dimension psychique, celle-ci semble sous-évaluée par la plupart des médecines, qui ne regardent plus le cœur de l’homme que comme une pompe, et semblent devenues aveugles à la lumière qui en émane.

Si l’on s’en réfère au Yi Xue Ru Men, un autre grand classique de la MTC, nous avons pourtant deux cœurs :
« Il y a le coeur de chair et de sang, qui est (de par sa forme) comme une fleur de lotus refermée, et se trouve sous le Poumon et au-dessus du Foie ; et il y a le Coeur de l’esprit, qui régit les dix mille choses, âme vacante et omnisciente ».

Ce deuxième cœur, présent chez nous au travers de nombreuses expressions, reste naturellement invisible au cardiologue. Aussi invisible que peut l’être un programme intelligent gravé sur un support. Toutes les disquettes informatiques se ressemblent, mais ce n’est pas en les observant du dehors, ni même en les disséquant, que l’on peut connaître leur contenu.

Lors d’une récente mission humanitaire en Roumanie, un patient m’a raconté l’histoire suivante :

« Il était une fois un jeune homme qui avait le plus beau cœur du monde. Un cœur d’un rouge magnifique, d’une forme parfaite, d’un éclat exceptionnel. Et qui faisait l’admiration de tous.

Un jour, alors qu’il se trouvait au milieu d’une foule en train de s’extasier devant son cœur parfait, le jeune homme vit un vieil homme qui souriait. Il lui demanda la raison de ce sourire. Le vieil homme répondit :
 vous croyez votre cœur parfait, pourtant le mien l’est bien plus encore.
 j’ai du mal à vous croire, répondit le jeune homme. Pourriez-vous me le montrer ?
Le vieil homme ouvrit sa chemise, et le jeune homme vit son cœur. Et ce qu’il vit le surprit : un cœur tout bosselé, rempli de cicatrices, fait de multiples morceaux plus ou moins bien recousus, avec ça et là des plaies encore saignantes.
 Vous vous moquez de moi, dit le jeune homme. Ce cœur n’est plus bon à rien !
 Au contraire, dit le vieil homme ! Savez-vous d’où proviennent tous ces trous et toutes ces cicatrices ? Elles se produisent à chaque fois que je donne un morceau de mon cœur à quelqu’un. À chaque fois, un trou se forme, et mon cœur saigne. Et comme vous le voyez, j’en ai beaucoup donné. Heureusement, je n’ai pas été le seul. Ces personnes m’ont donné elles aussi un morceau de leur cœur en retour. Et toutes les pièces que vous voyez proviennent de chacune d’elles...

Les yeux baignés de larmes, le jeune homme dit : oui, votre cœur est parfait. Je comprends à présent. »

J’ai demandé à ce patient pourquoi il m’avait raconté cette histoire. Il m’a répondu : « Chez nous, les médecins ne travaillent pas gratuitement. Surtout ceux qui se croient les plus brillants ! Beaucoup de gens souffrent et meurent parce qu’ils n’ont pas de quoi les payer. Chaque fois que vous consacrez une partie de votre temps à soigner des gens dans le besoin, c’est un petit morceau de votre cœur que vous leur donnez. Je voulais vous en remercier, et vous assurer que chacun de ces trous est largement rempli en retour par notre gratitude. »

Croyez-moi, je n’ai jamais été aussi riche que depuis ce jour-là. Et je voudrais inciter tous les médecins de toutes les médecines à ne jamais oublier qu’ils ont affaire à d’autres êtres humains. Oubliez de temps en temps vos analyses, vos protocoles et vos statistiques. Oubliez même la maladie, dans certains cas. Regardez qui vous avez en face de vous. Réalisez que, parmi tous les médicaments et traitements que vous avez à votre disposition, il en est un de gratuit et d’infiniment puissant, que vous ne devez jamais oublier d’ajouter à votre prescription : l’amour de votre prochain.

C’est Zhuang Zi, je crois, qui a dit que « Tous les êtres du monde sont également grands si l’on met en relief leur grandeur ; tous les êtres du monde sont petits si l’on fait ressortir leur petitesse ».

Il serait temps que la médecine mette davantage en relief la grandeur de ses patients, plutôt que celle de leurs maladies. Ce serait une marque de confiance dans l’homme et dans la vie que de réaliser que la maladie n’est pas plus importante que la personne. Et que, même face aux grandes maladies, « mourir guéri » reste une bien piètre victoire.

Le médecin de famille d’antan connaissait les maladies. Il connaissait aussi et surtout ses patients, leur condition sociale, leur environnement familial et professionnel, leurs habitudes de vie, leurs aspirations et leurs soucis. Lui pouvait comprendre autrement la genèse de leurs maladies, et participer de façon plus humaine à leur médication. Combien reste-t-il de ces médecins ? Chez nous, la pénurie est annoncée. Ici comme ailleurs, les petits producteurs de santé doivent laisser la place aux grandes surfaces. Comment peut-on espérer qu’une médecine pratiquée de façon essentiellement hospitalière, confiant ses diagnostics cliniques à une technologie et ses traitements à une industrie, puisse répondre de façon adaptée à la pathologie et la souffrance humaine ? Pourquoi la France, oasis de paix et de richesse au milieu d’un monde autrement plus éprouvé qu’elle, est-elle parmi les premières consommatrices au monde de tranquillisants et d’antidépresseurs ? Pourquoi le cancer ronge-t-il en priorité les pays industrialisés ? Pour quelle raison voit-on sans cesse apparaître des maladies nouvelles, pour lesquelles il faut sans arrêt trouver des traitements nouveaux ? Je m’arrêterai là. Mais je demande à tous ceux qui rêvent d’une médecine chinoise aux standards de la médecine occidentale de bien y réfléchir.

Nous avons déjà perdu notre tradition une fois. Si le serment d’Hippocrate est encore prononcé dans les Facultés, son esprit ne souffle plus souvent sur notre médecine. Il n’est pas davantage certain que les paroles de Qi Bo, dans le Huang Di Nei Jing, continuent d’inspirer la vision des praticiens de médecine chinoise aujourd’hui. Ne gaspillons pas la chance que nous avons de préserver un art médical qui a su traverser les siècles avec simplicité et naturel.

Ce que pourra offrir la MTC à nos sociétés modernes dépendra de notre capacité à la respecter telle qu’elle fût conçue, à une époque où l’homme savait quelle était sa vraie place entre le Ciel et la Terre, et où il ne se prenait pas encore pour Dieu. Puisse la tradition toujours rester notre boussole, et le respect de l’homme et de la nature notre crédo.

Je vous remercie de votre attention.

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